Après une année 2022 marquée par le ralentissement des mises en chantier à proximité de la moyenne décennale, l’année 2023 commence avec un rythme de construction mensuel inférieur à 30 000 unités. Le secteur du neuf a subi de plein fouet les effets successifs de la crise de la Covid-19, de la RE2020, des pénuries de matériaux puis de la montée généralisée de l’inflation.
La progression de l’indice du coût de la construction, beaucoup plus rapide que celle des prix à la consommation, exerce une forte pression qui vient s’ajouter à la résilience des prix du foncier. En effet, la fin des programmes dans les grandes ZAC avec une fragmentation de l’offre de foncier auprès d’acteurs privés, la mise en œuvre de la ZAN en zone peu dense et de politiques de limitation de la densité dans les grandes villes limitent l’obtention d’autorisations en secteur très dense comme en secteur diffus et contribuent à maintenir des prix élevés du foncier du fait de la rareté.
L'effet de ciseau entre d'une part, des coûts nettement à la hausse et un foncier toujours rare et cher et, d'autre part, une forte baisse de la solvabilité des ménages conduit à une anticipation de nouveau recul des mises en chantier à environ 355 000 unités en 2023 et 340 000 en 2024.
En février 2023, le niveau des mises en chantier est inférieur à celui de février 2020 (-4,8%) et demeure sous la moyenne sur dix ans (-2,2%) : 367.200 logements fin février 2023, en recul de 6,4% sur un an
Le volume annuel des autorisations est toujours supérieur à la moyenne sur 10 ans (+3,6%) mais on observe une retombée très rapide vers ce niveau : 461.200 logements fin février 2023, -5% sur un an et équivalent aux volumes de février 2020 (avant crise de la Covid-19).
Source article : Alain Tourdjman et Bertrand Cartier, Direction BPCE Etudes & Prospective, Rendez-vous logement de BPCE L’Observatoire du 20 avril 2023.